.. môme j'allais souvent à la pêche avec mes oncles.. nous passions des heures entières sur les rochers voire même toute la nuit.. une véritable organisation.. nous mettions les cannes à l'eau après avoir accroché ces fameux vers.. ces derniers mordillaient quelque fois nos doigts lorsque nous les prenions.. au début j'en avais la frousse.. surtout des gros.. mais après je me débrouillais tout seul..

nous accrochions sur les cannes des petites clochettes pour nous avertir des prises.. nous mangions sur place.. un véritable festin.. du camenbert et des olives.. assis à même le sol.. la nuit était froide.. je cherchais à tâtons un trou afin de m'abriter.. m'endormir en cachette.. les flots des vagues s'engouffraient sous les rochers.. un doux clapotis se faisait entendre.. malgré que mes oreilles étaient recouvertes d'un bonnet.. souvenirs inoubliables que ces nuits passées là.. sur ces rochers à attendre le poisson.. quel enchantement aussi lorsque les cannes se mettaient à plier au doux tintement des clochettes..

engourdi je ne tenais pas en place à la vue de ce spectacle.. le poisson faisait quelque fois défaut.. se tortillant au ras de l'eau.. écailles luisantes sous la pleine lune.. les nageoires semblaient battrent l'air.. replongeant dans son élément.. mes oncles attendaient patiemment.. le laissant repartir pour le stopper à nouveau et le ramener.. moulinant encore et encore.. à chaque prise il ne fallait rien dire.. pour ne pas attirer le mauvais sort.. les poissons ainsi pris étaient mis à l'abri dans un seau.. à l'aube nous quittions les lieux.. les yeus fatigués et engourdis de cette nuit de galère.. nuit que j'avais détesté parce que je n'avais pas dormi.. mais quelle joie lorsque mes oncles me ramener avec eux.. sur ces mêmes rochers.

Du bout des doigts ils l'ont touché.. cette étoile venue voir les hommes un soir.. aucun rêve pourtant.. la petite étoile est venue.. par une lucarne entrouverte.. ils l'ont caressé.. si douce au toucher.. un sourire sur ses lèvres de poussière ancestrale.. miroir reflétant des visages admiratifs.. l'étoile si brillante aux mille feux.. est repartie.. pourquoi est elle venue ce soir.. les hommes se le demandent.. ils n'en sauront rien.. ils ne l'ont plus revue..

.. des hommes sur des pirogues à l'état incertain.. véritables trésors jalousement gardés.. communiquant leur savoir faire.. voyage au bout d'un océan.. mer rouge.. bleu comme l'océan.. rouge comme son nom.. mer d'huile.. canal de Suez.. dessiné par la main de l'homme.. passage aux controverses historique.. ouverture sur un espace aux couleurs orientales et aux arômes épicés.. des grains de sable ont arrêté le temps.. le silence fait place.. juste des dauphins souriants à la vue des hommes.. capitaine égyptien fantomatique ceint dans un costume semblant d'une autre époque.. pilotant les hommes sur ce canal.. nuits glaciales.. munies de projecteurs braqués sur le néant.. le navire avance au gré des hommes.. poussé par une masse invisible.. irresistible.. les boussoles ne marchent plus depuis un temps.. celui où tout semble s'être déglingué.. de part et d'autre des digues érodées couleur sang.. quelques chars de combat.. derniers vestiges immobilisés et rouillés d'une bataille oubliée de quelques jours.. Suez.. débouchant sur des navires coulés.. attendant là.. une échappatoire sans issue.. des cornes de brume au loin.. derniers gémissements de ces monstres d'acier troués comme du papier.. Râ s'étire en baîllant.. étincellant de tous ses feux.. éclairant d'une douce lumière ces pyramides dont on pense distinguer les sommets.. mirages ou réalité.. qui sait.. les princes des vallées sourient.. vent faible.. odeur de terre et d'eau en ces lieux troublants.. silence obsédant.. vision de gens aux dents écarlates de blancheur.. unique contraste sur ces visages brunis par leur dieu.. port-Saïd.. portes ouvertes sur un monde presque oublié.. lointain et tellement présent.. ----port-saïd#Egypte-1980#flotte#france----

Si un jour je revenais..

je ferais ces choses si longtemps oubliées ignorant celles ci de longues années passant devant elles sans les apercevoir.

De petites choses simples, qui font aimer la vie du bout des doigts je mettrais plus de couleur sur cette toile vide dont je n'ai osé avant.

Plus de couleur dans ce firmament dont j'ai hésité.

Plus de bonté sur cet astre que je n'ai su donner. Si je revenais ces choses seraient beauté. Autrefois aveugle j'ai été. 

Si je revenais je saurais modeler comme un artiste ces joyaux que j'ai aimé sans le savoir, faire autrement quand je foulais ce sol.

Si je revenais je ralentirais le temps celui qui m'a emporté.

Une multitude de mains dansantes.. s'accrochant les unes aux autres.. se mêlant.. se refermant.. mains balladeuses.. mains scrupuleuses.. mains basses.. mains fausses.. véritables diablesses.. mains aux dessins évoquant un dieu.. mains cousues d'or.. mains nues.. mains gantées.. de soie ou de cuir.. mains de couleur.. mains d'ailleurs.. ou d'ici.. mains aimantées.. s'embrassant et se caressant.. pour enfin s'unir.. ne formant qu'un.

Pendue pour la vie, j'ai coupé ton lien pour la nuit.. 21 printemps et déjà un teint blanc.. Dans mes bras ton enveloppe est tombée. Qu'est ce qui a dérapé pour ainsi crever ?

Sur cet échafaud de fortune tu t'es jugée sans rancune.. regard embrouillé de larmes seule et dénudée d'amour..

Une pierre froide comme on sait les faire..

Fleurie à l'ombre des autres là où t'as décidé de te reposer.. Seule.. même ensevelie..

A croire que les fleurs ne poussent que la nuit.. Jouissance éphémère sur cette corde de merde.. décidant seule de ton destin en ce jour pourri.. Ne portant aucun jugement sur toi.. mais.. pour toi.. pleurant à la place de tes parents..

(françoise 1998)

J'interviens car j'entends des choses qui font mal de part et d'autre.. des bribes du mot racisme qui flottent encore en surface.. ce mot doit être éradiqué un bonne fois pour toute.. point de jugement sans connaitre ce mot.. gardons la tête froide et ne nous laissons pas emporter par des vagues de mots malheureusement dépourvus de sens sans aucune valeur et inconnus de la part de leur auteur.. d'autres pays ( qui n'ont aucune lecon à nous donner en la matière ) ont le regard tourné sur nous en ce moment même.. montrons leur ce que nous valons.. plutôt une pensée aux deux victimes et à leur famille ainsi qu'aux personnes se retrouvant au chômage par cette crise subite et violente.. pas de haine.. réflexion et sagesse avant d'écrire.. chacun doit pouvoir s'exprimer librement mais.. en respectant l'autre.. nous sommes tous concernés par ces faits.. les envenimer avec violence ne fera que perdurer celle ci.. nous avons la chance de vivre dans un pays libre.. si libre qu'il semblerait que nous en avons tous oublié les limites..

Un souvenir de lui.. une pensée pour lui.. ce père.. tant de pointillés entre nous.. tant de questions.. réponses en suspens.. comme une symphonie non finie.. impossible de reprendre.. impossible de revoir.. tout est parti.. tellement vite.. mes mots n'ont pas été dits.. ceux que j'avais mis de côté.. je les écrits mais.. c'est pas pareil.. j'aurai voulu.. les dire avant.. maintenant c'est plus la peine.. tel ce banc vide où nous nous sommes jamais assis.. orphelins sont mes mots.. ils le resteront à jamais.----mai 1998#----

Empreinte de nous.. sur cette pierre.. chaleur de nos corps chauffés par le soleil.. l'amour.. j'ai gravé ton nom.. le temps l'a effacé.. la pierre est toujours là.. amour.. tant de fois éclairé par la lune.. tant de fois bercé par les étoiles.. tant de fois brisé par les vagues.. ces mots.. je t'aime.. pierre plate ou pierre ronde.. qu' importe.. je le graverai encore et encore.. cet amour sera toujours.. comme un présent je te l'offrirai.

Partager un p'tit moment .. simplement .. p'tit village .. accroché à flanc de colline .. perché comme tant d'autre .. celui là .. est situé sur la côte d'azur .. oui je sais ! Comme tant d'autre.